mardi 1 mars 2011

Témoignage M.Joutel


Entreprise Joutel, Sainte Marie au Bosc, 14 salariés, Maçonnerie
Témoignage d’un couple d’artisans
« Les ouvriers ont vu que l’on s’intéressait à eux. »
Pouvez-vous me parler de votre parcours ?
Monsieur Joutel a un CAP de Maçon, il a travaillé dans la restauration de bâtiment pendant 20 ans. Quant à moi, j’ai un diplôme de comptabilité qui m’a permis de travailler 15 ans dans les banques. Lorsque je me suis retrouvée au chômage, on a pris la décision de se lancer. On a toujours eu envie de créer une entreprise mais on attendait une opportunité. Comme je n’avais plus d’activités, c’était le bon moment. On a démarré l’entreprise en aout 2005 en tant qu’associés. Il est important de le préciser car les femmes d’artisans sont souvent salariées ou collaboratrices. Nous avons commencé avec 2 salariés, 1 manœuvre et 1 maçon. L’activité s’est vraiment bien développée et aujourd’hui, nous avons 14 salariés.
Pour quelles raisons avez-vous fait appel à la CAPEB ?
On connaissait de réputation. James nous a proposé de faire un bilan des compétences de nos salariés, ce qui nous a semblé intéressant pour les ouvriers. Il y a une bonne entente dans l’équipe, on est un peu comme une entreprise familiale.
Comment cette démarche s’est elle déroulée ?
On a fait une réunion collective pour expliquer la démarche aux gars. On a bien insisté sur le fait que ce n’était pas une punition. Ils ont compris que c’était bien pour eux. C’était important de savoir comment ils se plaçaient dans la société car certains avaient tendance à se sous-estimer et ce qu’ils voulaient faire à l’avenir. Nous avons été étonnés de certains rendus notamment par le fait que certains salariés sont encore plus compétents que ce que nous connaissions d’eux.
Il faut dire que certains salariés n’osaient pas s’exprimer au départ. Le chargé de mission leur a dit de ne pas hésiter à dire les choses : « Si vous savez faire telle ou telle chose, notez-le ».Comme cela, on a pu découvrir des compétences de certains de nos ouvriers que nous ignorions.
Ils ont tous rempli les dossiers et ça nous a permis de voir ce qu’ils leur manquaient. Parfois, ils ne nous donnent pas tous les détails et on n’a pas forcément le temps pour le savoir. Cela nous a donc permis de prendre le temps pour eux et de savoir si certains voulaient faire des formations. Ils ont tous écrit des choses intéressantes. Dans l’ensemble, ils veulent se perfectionner et persévérer dans leur boulot.
Avez-vous effectué des entretiens suite à cette réunion ?
Nous n’avons fait que deux entretiens pour le moment. Les salariés que nous avons vu ont toutes les compétences nécessaires et ne souhaitent pas se former pour le moment. Nous allons prendre le temps pour continuer les entretiens car certains souhaitent se perfectionner dans la restauration. Donc, nous allons essayer de répondre à leur demande.

Quel bilan tirez-vous de cette démarche ?
C’est bien car les gars ont vu qu’on s’intéressait à eux et on a écouté leur demande. Il y a un salarié qui ne voulait pas faire de carrelage donc on évite de le mettre sur des chantiers où il y a du carrelage. On essaye d’être à l’écoute et de répondre à leurs attentes. S’il y en a un qui veut faire du gros œuvre, on ne va pas le mettre dans la restauration. On respecte leurs goûts. On a réorganisé des choses par rapport aux compétences des salariés.
Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Jusqu’à lors cela se passe bien. On veut stabiliser les choses. On souhaite déménager car on n’a plus de place. On compte rester dans le coin mais dans quelque chose de plus grand.